Le rose fut sa parure de nourrisson, pour marquer sa différence. Les tons pastel habilleront son enfance si elle s’appelle insouciance. En grandissant, elle choisira des couleurs plus franches, plus dures peut-être, Tel son regard balayant notre société, consciente déjà de la difficulté d’être. Le rouge affirmera ses idées utopiques d’un partage de richesse et de pouvoir. Il lui rappellera que le sang circule pour la vie ou s’écoule vers la mort. Il colorera ses joues de femme en émoi, amoureuse ou très en colère…Le bleu illuminera ses yeux, reflet du ciel, précieux moments de bonheur…Peut-être cachera t-il, malgré elle, le visage qu’elle aurait voulu nous offrir…Ou sera-t-il hélas, la couleur sur le visage et les bras de celle battue par lui…Le gris, s’installera certains jours ou le ciel bas cache tout rayon de soleil, quand le brouillard ambiant, nous fait croire que plus rien ne nous fera mal. Un gris pour passer incognito, disparaître un temps du quotidien routinier…Le vert habillera son intérieur par touches, petits pots de nature dans son salon…Elle pourra le porter en blouse et masque au bloc, l’espérance de sauver des vies…Le vert Kaki, camouflera la femme soldat qui ailleurs doit prendre les armes…Le blanc, couleur d’un jour, d’un engagement, devant tous ces sourires étincelants…Ou peut-être une vocation, aseptisée, qui panse et prend le pouls de la souffrance …Puis il s’invitera dans la chevelure d’une femme amenant avec lui les premières rides…Le noir jalonnera sa vie, au gré de ses soirées, de ses régimes, de ses croyances… Il reste la tenus chic des ambiances branchées ou celle imposée de nos sœurs voilées…Puis il arrivera brutalement, finalement, lorsque la vie décidera de referme la porte…Couleurs de femmes, c’est une histoire de vie, avec son lot de bonheur, de drames. C’est un livre qui fût ouvert, il y a une éternité, et personne ne saura quand le refermer. Ou juste une palette d’artiste, avec laquelle sont peintes les couleurs de l’humanité…
© Mylène
Association histoire d'écrire 