Le printemps des poètes version 2017

Comme chaque année, l’association histoire d’écrire est partenaire des actions menées par l’office du tourisme de Fréjus et la bibliothèque de l’hôpital Bonnet.
L’occasion pour nous de découvrir la poésie sous ses multiples formes et les talents de tous les horizons. Cette année, pour la 19eme édition, on tourne nos regards vers l’Afrique, mais aussi les Antilles.

Nous allons découvrir quelques auteurs (pas tous, tellement ils sont nombreux et si riche la poésie noire, contemporaine et classique ) 
Cette année, autour du thème de « Afriques », 
Léopold Sedar Senghor sera particulièrement mis à l’honneur, l’occasion de (re)découvrir le personnage et son œuvre.

Voici deux poèmes dont vous pourrez largement vous inspirer pour vous laisser porter par les mots :

 

 

CHAKA

Tam-Tam au loin, rythme sans voix qui fait la nuit et tous les villages au loin
Par-delà forêts et collines, par-delà le sommeil des marigots…
Et moi je suis celui-qui-accompagne, je suis le genou au flanc du tam-tam, je suis la baguette sculptée
La pirogue qui fend le fleuve, la main qui sème dans le ciel, le pied dans le ventre de la terre
Le pilon qui épouse la courbe mélodieuse.
Je suis la baguette qui bat laboure le tam-tam.
Qui parle de monotonie ? La joie est monotone la beauté monotone
L’éternel un ciel sans nuage, une forêt bleue sans un cri, la voix toute seule mais juste.
Dure ce grand combat sonore, cette lutte harmonieuse, la sueur perles de rosée !
Mais non, je vais mourir d’attente…
Que de cette nuit blonde – ô ma Nuit ô ma Noire ma Nolivé –
Que du tam-tam surgisse le soleil du monde nouveau.

Œuvre poétique, Leopold Sedar Senghor, Seuil.

L’ouragan

L’ouragan arrache tout autour de moi

Et l’ouragan arrache en moi feuilles et paroles futiles.

Des tourbillons de passion sifflent en silence

Mais paix sur la tornade sèche, sur la fuite de l’hivernage !

Toi Vent ardent Vent pur, Vent-de-belle-saison, brûle toute fleur toute pensée vaine

Quand retombe le sable sur les dunes dit cœur.

Servante, suspends ton geste de statue et vous enfants, vos jeux et vos rires d’ivoire.

Toi, qu’elle consume ta voix avec ton corps, qu’elle sèche parfum de ta chair

La flamme qui illumine ma nuit, comme une colonne et comme une palme.

Embrase mes lèvres de sang, Esprit, souffle sur les cordes de ma kôra

Que s’élève mon chant, aussi pur que l’or de Galam.

Recueil « Chants d’ombre », Léopold Sedar Senghor

Tchicaya U Tam’si sera aussi particulièrement mis à l’honneur, l’occasion de (re)découvrir le personnage et son œuvre.

Voici deux poèmes dont vous pourrez largement vous inspirer pour vous laisser porter par les mots :

Donc fichu mon destin sauvez seul mon cerveau

Laissez-moi un atout rien qu’un cerveau d’enfant !

Où le soleil courait comme un crabe embêtant

Où les mers refluaient m’habillaient de coraux…

Ils ne conviendront pas qu’enfant j’eus les boyaux

durs comme fer et la jambe raide et clopant

j’allais terrible et noir et fièvre dans le vent

L’esprit, un roc, m’y faisait entrevoir une eau ;

Et ceux qui s’y baignaient se muaient en soleil

Je m’élançais vers eux des crocs de mon sommeil

Dans ce rut fabuleux ma tête s’est fêlée…

Donc fichu mon destin l’eau qui rouille le fer…

d’un clair de lune froid monte une terre ourlée

le soleil vrille encor franc dans mon poitrail clair. »
— Le mauvais sang, no XVII, p. 27.

CONTRE-DESTIN

À la hauteur des vents
hisser les poitrails
tout sauvegarder
le rire blanc
et le soleil rouge et natal

ébène ebony blues
chant toujours rage

Il n’y a plus de soleils couchants
Il y a l’herbe vorace
Il y a le feu plus vorace
les peines poilues des bras pauvres
les transes
mimées
quelle agonie

j’aurais pu être sicaire
au service de la reine ngalifourou

je n’ai même pas eu cet alibi…

Recueil Le mauvais sang suivi de Feu de Brousse

Que cette poésie vous inspire aussi et vous donne envie de la prolonger avec vos mots . Piochez dans les vers ici présentés et réappropriez vous autrement ce que l’auteur veut transmettre.

Faites-nous parvenir vos poèmes au fur et à mesure sur cette adresse mail, un grand merci pour votre participation.

Au programme des festivités organisées par l’office du tourisme, nous serons présents avec nos poèmes le samedi 18 mars dès 16h00 :
VILLA AURÉLIENNE
« Fréjus Talents Poètes » – Spectacle conte africain, « Yakamaye – Compagnie à Tire d’Elle »,  Saliha Ollivier, Histoire d’Écrire, Alexandre Mexis.


Passez de bons moments à savourer la poésie venue d’Afrique, 
que vos mots et les images dans votre coeur deviennent poèmes

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