Textes : La liberté

Liberté chérie

Liberté chérie, celle que j’ai choisie,

En toute conscience, sans préavis.

Celle qui m’appartient, celle que je tiens,

Sur celle que je veille au quotidien.

Je ne dois pas la perdre, ni la malmener,

Sans cesse ni repos, je m’épuise à la ramener.

Je m’y suis asservie, attachée à un fil,

Quand je crois la tenir, sitôt elle se défile.

Je l’ai voulue, réclamée comme un dû,

Un temps, je l’ai eue, elle m’a appartenue.

En mon pouvoir, ne m’a pas convaincue,

Pour m’y être noyée, pour m’y être perdue.

J’étais envasée, comme emprisonnée,

Déboussolée, je l’ai abandonnée.

Pour m’y retrouver, en jachère elle est restée,

Juste pour un temps, naguère l’ai rappelée.

Pour l’avoir regrettée, à nouveau l’ai convoitée

Ne pouvant vivre sans elle, mon déni ai ravalé.

Afin de la reconquérir, j’agis avec prudence,

Je l’apprivoise, la fidélise dans la constance.

Pour ne plus la perdre, depuis je la cultive,

Point trop n’en faut pour qu’elle revive.

Par petites doses, avec sagesse, je l’utilise,

Il en faudrait peu pour que je m’enlise.

Je ne tiens pas à faire un tour de voltige,

C’est qu’à mon âge, je crains le vertige.

© Rose Thoron

*****

Libre comme l’air

Fait comme l’oiseau

vit d’air pur et d’eau fraîche

D’un peu de chasse et de pêche

Jamais rien ne l’empêche

D’aller plus haut l’oiseau

Ivre de liberté il vole à tire d’aile

Depuis qu’il a quitté celles de sa mère

Des cieux, il admire des pays merveilleux

Pique du bec en plongeons vertigineux

Loopings et rase-mottes sont ses jeux

Il croise dans son sillage des émigrants

Tantôt vers le sud tantôt vers le nord

Quel bonheur de voler avec le vent

Rien ne l’arrête cependant

D’aller plus haut, d’aller plus loin

Néanmoins il plane et réfléchit

La Camargue est son paradis

Marécages et nourriture c’est Byzance

L’âme sœur il la reconnaîtra

Il a confiance

Flamants roses et hérons blancs le salue

Univers bleu pour les créatures du bon dieu

La saison printanière est savoureuse

Il frôle des massifs de roseaux

Il me faut un nid pour la nuit

Traverse à grande vitesse

Les étangs d’eau poissonneuse

Rempli ses yeux de mille merveilles

Trouve des amis qui sommeillent

Les rejoint après un si long voyage

Prépare un amerrissage perieux

Un grand bruit…et plus rien

En ce lieu qu’il a pris soin de choisir

L’étang le reçoit pour mourir

C’était pourtant un si beau printemps

Vas mon chien apporte

Tu vois mon fils c’est une bonne chasse

Un beau col vert

Çà fera plaisir à ta mère

C’est vrai papa c’est beau d’être ici

On se sent libre

© NASTASI Sylvia

*****

La liberté

La liberté a, malgré tout, ses limites, le respect des autres et de soi-même

Liberté, ce mot de sept lettres, si restreint dans son orthographe

Mais représentant pourtant l’immensité du rêve de chaque être humain

Liberté, mot qui résonne comme un mirage pour tous ceux

Qui sont incarcérés ou qui résident sous la dictature

Dans ces cas désespérés aucun sacrifice n’est assez grand pour parvenir à atteindre

Cette liberté tant espérée

Tant de peuples ont combattu et combattrons

Tant d’hommes sont morts et mourront pour cet idéal

La liberté n’est jamais complètement appliquée, malgré l’évolution de la vie

A travers les siècles

Si à la liberté on veut associer le mot justice ou égalité

Tout se complique,

Suivant que l’on soit riche ou pauvre, même sous la démocratie

Quant à la liberté de penser

Suivant l’appartenance politique ou religieuse des microcosmes du moment

Elle est toute relative et toujours remise en question

La liberté, il faut toujours la défendre lorsqu’elle est bafouée

Et, en même temps, on lui demande toujours plus

Il faut aussi s’efforcer de la voir et de la garder

Lorsqu’on a la chance de vivre avec

Liberté, tu n’es pas seulement destinée à être lue dans les devises

Ou chantée dans les hymnes

Mais tu devrais être inscrite en lettre d’or

Sur le front de chacun de nous

Et ainsi perpétuellement respectée

© Marie-Thérèse Martinon

*****

Je n’ai pas pris la liberté

Je n’ai pas pris la liberté de dire que je t’aimais,

Ni celle d’écouter mes désirs se conjuguer aux tiens.

Je n’ai pas pris la liberté de t’épouser,

Ni celle de convoler en d’injustes liaisons.

Je n’ai pas pris la liberté de te dire « va-t-en ! »,

Ni celle de partir vers de plus doux rivages.

Je n’ai pas pris la liberté de dire mon opinion,

Ni celle de clamer haut et fort ma rébellion.

Je n’ai pas pris la liberté de penser par moi-même,

Et j’ai perdu le sens des choses, l’important, l’essentiel.

Je n’ai pas pris la liberté de me sentir solidaire,

Et je croupis dans l’inaction, le confort, solitaire.

Je n’ai pas pris la liberté de construire des barrages

Pour retenir le temps, la jeunesse, les élans.

Je n’ai pas pris la liberté de vivre à mon rythme,

Ni celle d’allonger le pas pour raccourcir l’espace qui me sépare de toi.

Je n’ai pas pris la liberté d’être volage,

Ni celle d’être inconstant, frivole et bavard.

Je n’ai pas pris la liberté de faire n’importe quoi.

Qu’importe !

Je prends la liberté de vouloir être heureux.

Je commence aujourd’hui.

Prends la liberté de me venir me rejoindre.

© Dominique Cano

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